Le
dimanche 14 janvier 2018 au chef-lieu de la commune Mabanda, Makamba a été la 7ème
province visitée par le Secrétaire Général de l’UPRONA Olivier Nkurunziza pour l’enseignement
idéologique à l’endroit des jeunes de la JRR (Jeunesse Révolutionnaire de
Rwagasore). Parler de l’historique du parti, les causes des différentes
périodes sombres de l’UPRONA dès sa création par le Prince Louis Rwagasore jusqu’à
nos jours sans oublier les réussites. Comme l’actualité politique l’exige, le
Secrétaire Général a expliqué aux jeunes que le processus de révision de la
Constitution de la République a pris en compte les considérations de l’UPRONA.
Sans faux fuyant et devant
les JRR (jeunesse révolutionnaire de Rwagasore) de la commune Mabanda de la
Province de Makamba, le Secrétaire général du Parti UPRONA Olivier Nkurunziza a
expliqué toute l’historique du Parti. La naissance de l’UPRONA. Pourquoi a-t-il
arraché la victoire de 1961 ? Pourquoi Rwagasore a-t-il été tué par la suite ?
L’UPRONA après Rwagasore et Ngendandumwe. Est-ce que l’UPRONA n’a pas été par
après récupéré par le PDC son
traditionnel rival? Quel sort de l’UPRONA avec la chute de la monarchie et la
venue de la République au Burundi ? A quand datent les divisions à l’UPRONA et
pourquoi ont-elles toujours eu place?
Parler de l’origine l’UPRONA
revient absolument à parler de la vie du Prince Louis Rwagasore après son retour
de la Belgique où il était allé poursuivre ses études. A son retour, avec ses
amis André Nugu, André Rufuruguta, Thaddée Siryuyumusi, Paul Mirerekano, etc.
en 1958 pour être agrée le 07 janvier 1960. Malgré plusieurs plans de
déstabilisations, l’UPRONA a arraché la
victoire lors des élections de 1961, une victoire qui permit au Burundi d’accéder à l’indépendance. Après
l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, sa succession ne sera valable qu’avec
la nomination de Pierre Ngendandumwe en 1964. Mais les problèmes surgirent au
niveau du parti surtout au moment où il fallait remplacer le président du parti
d’alors André Nugu. C’est à ces disputes que naitra le conflit Casablanca &
Monrovia.
Que
peut-on retenir de la problématique Casablanca-Monrovia à l’UPRONA ?
D’un côté Jean Ntiruhwama
ministre de l’intérieur de l’époque était un Tutsi originaire de la Province de
Ngozi ancien séminariste. Ce dernier soutenait Joseph Bamina également ancien
séminariste, un Hutu de Muramvya. D’un autre côté, il y avait Thaddée
Siryuyumusi Tutsi de Ngozi ancien élève d’Astrida qui soutenait Paul Mirerekano
un Hutu de Muramvya également astridien. Ces chicaneries perdurèrent jusqu’à ce
que le Roi Mwambutsa décida d’exercer une pression afin qu’il y ait un congrès
pour lever ces équivoques. Une opinion laisse penser que le ministre Ntiruhwama
aurait triché par la qualité des congressistes qui élurent son favori Joseph
Bamina au détriment de Paul Mirerekano qui, pourtant avait une promesse de la
part du Prince Louis Rwagasore de présider la direction du Parti après André
Nugu. Les congressistes tentèrent d’apaiser la tension en approuvant Paul
Mirerekano comme vice-président du parti et Thaddée Siryuyumusi secrétaire
général. Ces derniers refusèrent et du coup commença le conflit Hutu Tutsi à
l’UPRONA (Monrovia pour les Hutu et Casablanca pour les Tutsi).
Dans
tout cela pourquoi la crise fut transformée en conflit ethnique ?
L’opinion publique
parvint à faire croire que les Monrovia sont pour l’abolition de la Monarchie
et cela causa une grave crise au Parlement. Le colonisateur divisa du coup l’armée
et les Hutu du Parlement et de l’armée furent contrés à l’exil s’ils n’étaient
pas tués, c’était en 1965. Paul Mirerekano avait déjà fui le pays vers le
Rwanda pour revenir avec les élections de 1965 qui aboutirent à la nomination
de Pierre Ngendandumwe comme Premier ministre.
La
gestion de l’après Ngendandumwe : un casse-tête à l’UPRONA et dans le pays
Pierre Ngendandumwe fut
assassiné pour la simple raison qu’il avait autorisé l’ouverture d’une
Ambassade de la Chine au Burundi dans une géopolitique de guerre froide. Les
troubles et conflits de 1965 n’épargneront pas le Roi qui sera attaqué et au
Palais ce qui lui voudra la fuite du pays. Mais avant de fuir le pays vers
Genève il avait nommé le Premier ministre Biha qui n’était pas un Mudasigana à
cause des chicaneries qui n’ont pas permis aux parlementaires d’arriver à un
consensus quant au remplacement de Pierre Ngendandumwe. Ce qui contribua
énormément à la déstabilisation de l’UPRONA.
Une année plus tard le
Roi signa un arrêté instituant l’UPRONA comme parti unique c’était le 23
novembre 1966 et cinq jours plus tard la monarchie fut abolie par le coup
d’Etat militaire. Il importe de signaler que Ntare V avait été intronisé pour remplacer
son Père sur instigation de Michel
Micombero qui était chargé des questions militaires à la Cour et qui devint par
là Premier ministre. Après le coup d’Etat, Micombero devint Président de la
République et automatiquement président de l’UPRONA alors qu’il n’avait jamais
été à l’UPRONA. C’est ainsi que naquit l’infiltration de l’UPRONA par des gens
initialement non upronistes malgré que des esprits forts permirent à
l’UPRONA de survivre et surtout de faire
prévaloir les idéaux du Prince Louis Rwagasore.
Quid
de l’abolition de la monarchie ?
Avec le Coup d’Etat de
1966 qui plaça à la tête du pays Michel Micombero, le Parti devint parti-Etat
et c’était fini la culture de compétition politique. Il en sera de même avec la
2ème République où ce qu’il faudra retenir c’est la mise en place
des textes constitutifs du Parti par le Président Jean Baptiste Bagaza. La 3ème
République sous Pierre Buyoya sera connue du multipartisme en 1992 après la
charte de l’Unité nationale. Sous Buyoya en 1998, l’UPRONA connaitra une grave
crise où des Badasigana furent scindés en deux ailes (Aile Mukasi et Aile
Institutionnelle jusqu’en 2009. La réunification de 2009 n’a pas été bien
consommée quitte à faire éclater le parti jusqu’en 2015. N’eût été les
Badasigana qui ont gardé le courage, l’UPRONA n’en serait plus.
Quelle leçon tirée ?(Dans
nos publications ultérieures)
Le Secrétaire Général a
rassuré les jeunes quant aux inquiétudes qu’ils venaient de soulever à propos
du processus en cours de révision de la Constitution. Et d’indiquer dès le
départ, l’UPRONA a apporté des propositions à qui de droit qu’il estimait capable
de garantir l’esprit de l’Accord d’Arusha de 2000. Et ces dernières ont été
prises en compte dans leur globalité. M. Nkurunziza a fait savoir que le moment
venu les organes habilités du parti sauront la position à prendre et le
communiqueront aux Badasigana. A ces derniers de garder confiance aux organes
du parti qui suivent de plus près le processus.
Igor
Ineza